Les raisons de la colère

J'ai intégré le CNRS par passion. Or après bien des sacrifices pour y arriver, voilà que l'institut dont je "rêvais" se transforme peu à peu d'un institut de recherche indépendant et libre en agence de moyens, pilotée par le pouvoir politique et au service exclusif de la rentabilité. En effet, les crédits auparavant destinés au CNRS sont maintenant accaparés par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), qui repose sur un pilotage de la recherche aux antipodes du CNRS :

• les évaluateurs n'y sont pas majoritairement élus, mais nommés par le gouvernement, avec les risque de courtisanerie que l'on imagine
• le financement est structuré par projets de quelques années, rendant impossible la recherche sur le long terme
• le recrutement est exclusivement sur contrat à durée déterminée, empêchant la continuité de la transmission des savoirs à l'intérieur de la communauté

La recherche est d'une part une oeuvre collective, et d'autre part une activité qui demande un minimum de sérénité et de confiance dans l'avenir. Les réformes en cours sont donc extrêmement dangereuses pour l'avenir de la recherche  française, et par conséquent, à plus long terme, pour l'avenir de la France.

Chercheuse CNRS, je défends sur ce site principalement l'avenir de mon employeur. Mais les réformes touchent aussi gravement la recherche universitaire et l'enseignement supérieur. Elles touchent également l'enseignement de la maternelle au lycée. La politique néo-libérale de notre gouvernement affecte en fait l'ensemble des services publics et des institutions (santé, justice, ...) : bien au-delà de la mobilisation des chercheurs,  c’est tout un modèle de société qui est en jeu.

Il faut donc lutter ! De nombreux sites (Sauvons la Recherche, Sauvons l'Université,le blog sciences², ...) expliquent et présentent les actions en cours, à une échelle locale aussi bien que nationale. Je ne me consacrerai donc sur mon site qu'aux actions que j'ai organisées, de manière individuelle ou collective, ou auxquelles j'ai participé : 

• Chercheurs iNépuisables pour une Recherche au Sommet : une initiative personnelle pour sensibiliser l'opinion publique à la disparition du CNRS, réalisée à l'automne 2008
• Actions (en particulier la rédaction d'une lettre ouverte.) pour la journée des nouveaux entrants au CNRS, journée organisée par la direction du CNRS à Paris le 9 Mars 2009.
• Occupation du siège du CNRS le 26 Mars 2009.