Claudia Fritz

 



    Chargée de recherche CNRS
    en acoustique musicale




Chercheuse en colère !

Occupation du siège du CNRS, 26 Mars 2009

Quelques centaines de chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens, doctorants, précaires se sont réunis au siège du CNRS ce matin pour empêcher la tenue du Conseil d’Administration du CNRS prévue à 9h. Le blocage de ce CA, comme de tous les Conseils d’Administration des organismes publics de recherche, s’inscrit dans la logique des actions actuellement menées dans les universités et les laboratoires : mettre un terme à une politique catastrophique pour l’avenir de notre système de recherche et d’enseignement supérieur. Plus d'informations sur ce CA sont disponibles dans le document rédigé par les élus du personnel.

Mais la direction du CNRS a choisi de tromper délibérément les personnels réunis au siège, en faisant mine de renoncer à la tenue de ce CA dans la salle prévue à cet effet, et en organisant un CA clandestin dans une autre salle. Lorsque le secrétaire général du CNRS est venu dire aux manifestants que le CA avait eu lieu, ceux-ci ont décidé l’occupation des lieux. L’étage de la direction du CNRS est donc occupé depuis 9h30.

Nous tenons à dénoncer la provocation que constitue le message de Catherine Bréchignac et d'Arnold Migus adressé aux personnels en fin de matinée, qui une nouvelle fois montre son indifférence et sa morgue à l’égard des personnels. Selon Madame Bréchignac, tout va pour le mieux dans l’organisme dont elle assure la présidence, et le CA a été à peine « perturbé ».

Adresse au premier ministre

Paris, le 26 mars 2009, 15h30

Depuis huit semaines, la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche est engagée dans un conflit avec le gouvernement portant sur l’ensemble de la politique scientifique et universitaire. Ses revendications ont été clairement exprimées et soumises aux Ministères de tutelle dès le début du mouvement. Nous avons toujours demandé une réponse globale à ce qui constitue une crise profonde de la formation et de la recherche, tant dans les universités que dans les EPST. Le Pacte pour la Recherche et la loi LRU organisent depuis plusieurs années l’affaiblissement et l’appauvrissement du service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Nous, personnels et étudiants, avons choisi aujourd’hui le CNRS comme symbole de l’application d’une politique autoritaire, méprisante et irresponsable. Le premier levier de cette politique est l’extinction de l’emploi scientifique, qui passe par une suppression massive de postes statutaires, remplacés par des postes précaires dans les universités comme dans les organismes publics de recherche.

Le siège du CNRS est occupé depuis ce matin, à la suite de la réunion du Conseil d’administration de l’organisme. Nous exigeons la restitution des 1030 postes supprimés cette année dans l’enseignement supérieur et la recherche. Nous n’accepterons pas qu’ils soient remplacés par des emplois précaires. Nous nous adressons solennellement au premier Ministre pour obtenir le rétablissement des emplois supprimés. Nous ne quitterons le siège du CNRS qu’après satisfaction de cette exigence.

Nous sommes ici chez nous. Nous reviendrons aussi souvent que nécessaire.


Crédits photo: Pierre-Yves Lagree